Pour rappel, j’ai décidé de consacrer quelques articles à un sujet que j’ai découvert il y a quelques mois maintenant : la multipotentialité. Je vous donnais dans un premier article sa définition, dans un second ses 3 piliers et dans un troisième les modèles de travail adaptés aux multipo. Dans l’article d’aujourd’hui et le suivant, nous allons nous intéresser aux blocages auxquels peuvent faire face les multipo dans leur travail. Aujourd’hui plus particulièrement : 

 

Quels sont les blocages physiques des multipo face à leur travail ?

 

Pour rappel, toutes ces notions sont issues du livre “How to be everything” de Emilie Wapnick. 

Prêt ? C’est parti !

 

Les multipo travaillant souvent sur plusieurs sujets à la fois, ils peuvent parfois avoir l’impression de ne pas avancer, de ne pas être productif. Etre productif peut être quelque chose de complexe à atteindre lorsque l’on travaille sur plusieurs thématiques à la fois. Pour un multipotentialiste, être productif c’est au-delà de “juste” faire en sorte que les choses soient faites. C’est plutôt de s’assurer que nous travaillons sur les “bonnes” choses, que notre emploi du temps est propice à l’aboutissement de ces projets et que nous comprenons quand il est temps d’abandonner un projet pour passer à un autre. 

 

Nous allons voir aujourd’hui 4 outils nous permettant de mener à bien nos projets !

 

1 – Choisir sur quoi se focaliser

 

L’aspect le plus challengeant quand on est multipo c’est de trouver quelles compétences développer. Oui, il faut bien se mettre dans la tête un jour ou l’autre que, malheureusement, on ne pourra jamais TOUT faire dans notre vie. Mais faire des choix pour un multipo peut être terrifiant. On se dit qu’en choisissant une compétence spécifique, on va devoir dire adieu aux autres. Du moins, ça c’est ce qu’on nous a toujours plus ou moins enseigné. Oui vous savez, le fameux “tu veux faire quoi plus tard?”. En général, une seule réponse est attendue à cette question. Et vous passez pour quelqu’un d’indécis ou de “bizarre (allons jusque là 😉 ) si vous avez le malheur d’avoir plusieurs désirs d’avenir, complètement différents les uns des autres. Et donc le fait de devoir faire ce choix peut nous paralyser dans l’inaction la plus complète. 

Mais il y a une autre vérité. Alors oui, certes, faire des choix limite forcément le nombre d’option que l’on a par la suite. Mais il faut bien comprendre que ces choix sont rarement permanents ou irréversibles !     

 

Alors comment choisir ? 

 

Pour choisir sur quoi focaliser votre travail, vous pouvez commencer par faire 2 catégories :

  • les projets prioritaires
  • les projets en attente

Dans les projets prioritaires, il faut mettre les projets qui nous excitent et qu’on poursuit activement. Ça peut être dans les domaines professionnels, personnels, les études, les compétences qu’on développe, les loisirs. 

Dans les projets en attente, on met les projets qui nous excitent mais qu’on ne poursuit pas activement. Ça peut être des choses qu’on fait occasionnellement, des idées d’activité. D’ailleurs, dès qu’on découvre une nouvelle activité qui pourrait nous intéresser, on n’hésite pas à l’ajouter à cette liste des projets en attente. 

Ensuite, prenez la liste des projets prioritaires. Combien en avez-vous ? Est-ce qu’il y en a suffisamment ou trop pour vous ? (Pour savoir le nombre de projets qui vous correspond, vous pouvez retrouver la méthode pour le savoir dans l’article 2 sur le pilier de la variété). Avez-vous été surchargé ou au contraire vous êtes vous ennuyé ces derniers temps ? 

S’il y a trop de projets, essayer d’en déplacer certains dans la liste des projets en attente pour vous sentir mieux. S’il n’y en a pas assez, choisissez un ou 2 projets de la liste des projets en attente pour les mettre finalement dans la liste des projets prioritaires et pour y accorder plus de temps. 

Une fois que vous avez le bon nombre de projets prioritaires pour vous, prenez une feuille blanche, dessinez un cercle pour chaque projet. Au centre de chaque cercle, décrivez le projet en quelques mots. Accrochez cette feuille au-dessus de votre bureau (ou de l’endroit ou vous avez l’habitude de travailler !).

Cette feuille sera un rappel visuel et vous permettra de savoir plus facilement sur quel projet travailler à ce moment là.

Ça peut paraître un peu simpliste vu de l’extérieur mais d’avoir cette feuille au-dessus de mon bureau me permet d’arrêter (ou du moins de limiter fortement le fait) de m’éparpiller constamment. Là j’ai une vision claire des projets sur lesquels je travaille et il est ainsi plus facile de choisir sur quel projet travailler au moment où j’ai un peu de temps. D’ailleurs, en parlant de temps …

 

2 – Trouver le temps

 

Tout le monde a un moment dans sa journée où il a le plus haut niveau de concentration. Moi par exemple c’est le matin après une bonne douche et un gros petit déj, devant mon ordi, avec une tasse de thé !

On devrait donc travailler sur les projets les plus importants durant cette période. Mais comment faire quand on a des emploi du temps peu flexibles. On ne peut pas toujours travailler sur nos projets au moment où on a le plus d’énergie. Par exemple, avec mon travail salarié, je suis déjà occupée à mon poste au moment où je suis normalement la plus productive. Je ne peux donc pas travailler sur mes projets prioritaires. 

Du coup, quand devrions-nous travailler sur nos projets prioritaires ? La réponse est : dès que l’on peut ! A la pause dej, tous les samedis matins, en se levant plus tôt, en se couchant plus tard. Chacun suivant ses emploi du temps, ses contraintes et son énergie. 

Pour y arriver, il est surtout important de structurer son temps. Vous trouverez donc ci-dessous 2 “modèles” d’emploi du temps qui peuvent vous aider.

 

L’emploi du temps fluide

 

Cet emploi du temps sera plus facile à mettre en place pour les personnes qui ont du mal avec les emplois du temps stricts. 

Admettons que vous ayez un peu de temps pour travailler sur vos projets, là, maintenant. Regardez la liste de vos projets prioritaires. Sur lequel voulez-vous travailler tout de suite ? Celui pour lequel vous êtes le plus d’humeur, le plus urgent, celui qui retient votre attention, peu importe la raison 🙂 .

Quand vous avez fait votre choix, commencez ! Travaillez sur ce projet et seulement ce projet jusqu’à ce que vous ayez fini, que vous n’ayez plus de temps ou encore juste que vous n’ayez plus de motivation. A ce moment vous pouvez, soit faire une pause puis retourner sur ce projet, soit switcher sur un autre projet prioritaire, soit arrêter complètement ! Ça parait simple comme ça. L’idée c’est juste qu’il faut s’y mettre à un moment ou à un autre 😉 .

 

L’emploi du temps préparé

 

D’autres multipo aiment avoir des emploi du temps plus précis, plus structurés, préparés à l’avance. En préparant votre emploi du temps, vous pouvez allouez du temps à l’avance pour des projets en particulier. Cela vous permettra de vous sentir plus confiant sur le fait que ce travail va se faire.

Une manière originale de le faire est de vous préparer un emploi du temps comme à l’école : un créneau par “matière”. Par exemple, de 9h à 11h, je dois écrire pour mon blog. De 13h à 15h je dois développer mes compétences en codage informatique et de 15h à 17h je dois me former en web design. Vous pouvez vous préparer des journées plus ou moins longues, des créneaux plus ou moins long, diversifier plus ou moins vos projets. Tout est totalement adaptable selon vous ! 

 

3 – Savoir quand arrêter

 

Les mots “quitter” ou encore “arrêter” ou “démissionner” ont une très mauvaise image. Ceux qui abandonnent sont vus comme des personnes faibles, qui arrêtent quand cela devient trop dur. Or les multipo en réalité arrêtent quand cela devient trop facile, qu’ils ne sont plus challengés, qu’ils ont perdu leur intérêt. Les multipo n’ont donc pas la même définition du terme “finir” que des personnes plus spécialistes. 

Pour la plupart des gens, terminer veut dire atteindre un but final. Par exemple : avoir un diplôme, trouver sa voie et y dévouer sa vie. Les multipo, eux, terminent quand ils ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher à la base : terminer un projet, acquérir une nouvelle compétence, maîtriser un nouveau sujet. Ils ont ainsi atteint leur point final personnel. 

En général, l’ennui est le moyen que le cerveau des multipo utilise pour leur faire comprendre qu’il est temps de passer à autre chose. 

Attention, il ne faut cependant pas confondre cela avec la Résistance. 

 

La résistance, ou quand votre cerveau vous joue des tours

 

La résistance est une force qui veut nous garder en sécurité et peut nous empêcher de passer à l’action. Elle peut prendre différentes formes : la peur, l’auto sabotage, la procrastination. 

Mais du coup comment savoir si on a atteint notre point final personnel ou si c’est la résistance qui nous empêche d’avancer ? Le secret pour les différencier est de prêter attention à nos sensations physiques et émotionnelles. 

La résistance apparaît brutalement, elle est très intense et nous donne envie de tout quitter instantanément. Elle arrive avec des sensations de peur, d’anxiété, de doute mais pourtant quand nous pensons à notre projet nous ressentons encore de l’excitation et de la passion, bien cachées sous la surface. 

Le point final, lui, arrive plus lentement. C’est quelque chose que l’on ignore au début mais qui nous montre peu à peu que l’on en a terminé avec ce projet. Quand on atteint son point final, on peut ressentir aussi de la peur, mais c’est celle qui accompagne le changement. Et surtout la passion et l’excitation qui accompagnaient notre travail sur ce projet ont totalement disparues. 

Il faut donc apprendre à distinguer ces 2 notions de résistance et de point final personnel afin de savoir quand il est vraiment temps d’arrêter un projet parce que nous en avons fait le tour. 

 

4 – Se mettre au travail

 

Il y a une grosse différence entre savoir sur quoi on devrait travailler et travailler réellement. Croyez-moi, je vis ça tous les jours 😉 .

Cependant on peut mettre quelques outils en place pour nous aider à progresser sur nos projets prioritaires.

 

Penser positif

 

Avant de se mettre au travail, on peut faire en sorte de se mettre dans un état émotionnel positif. Certains matins, il est facile de se mettre à travailler sur nos projets. D’autres non. Pour ces matins où la motivation n’est pas là, il faut créer une sorte d’inspiration émotionnelle, une routine créative. On peut par exemple méditer 10 minutes, bouger, faire la liste de ses gratitudes (les choses qui vous ont fait sourire la veille par exemple et que vous avez envie de remercier), visualiser l’aboutissement de son projet et la joie qu’on en retirera ou encore préparer son environnement de travail en le rangeant ou en mettant une musique inspirante.

 

Step by step

 

Penser à un projet dans sa globalité peut tout simplement tétaniser. Il est donc dur de se mettre à travailler dessus. Plutôt que de le penser dans son ensemble, pourquoi ne pas le diviser en pleins de petites étapes ? Et passer ces étapes une par une, petit à petit, step by step 😉 .

 

Travailler avec un timer

 

Il y a pleins de méthodes de timer pour être plus productif. Tout dépend de votre façon de travailler et de ce que vous préférez. Voici quelques idées. 

  • La méthode Pomodoro : 25 minutes de travail sans aucune distraction + 5 minutes de repos. Le tout 4 fois de suite. Puis un break plus long pour se vider la tête. 
  • Commencez par 5 minutes. Vous avez vraiment du mal à vous y mettre ? Mettez un timer sur 5 minutes et travaillez à fond pendant ces 5 minutes. Donnez tout ce que vous pouvez ! A la fin de ces 5 minutes, faites une pause. En général, le fait de passer ce premier cap des 5 minutes donne finalement la motivation de s’y mettre !
  • La technique du “Peu importe ce qui se passe avant”. Mettez un timer sur un temps défini: 10min, 30min, 1h, comme vous préférez. Et tant que ce timer n’est pas arrivé au bout, peu importe ce qu’il arrive durant cette période, vous restez concentré sur votre tâche et vous n’en dérogez pas. 

 

5 – Bonus

 

Bon après on va pas se le cacher. Il y a des jours où on a vraiment envie de ne rien faire et quoi que nous entreprenions, nous n’arrivons à rien. Pour ces journées zéro progrès, il faut être indulgent avec soi-même.

 

Diminuer ses attentes

 

Limiter la taille de vos to-do list à seulement une ou 2 actions principales. Si vous faites des actions en plus, ce ne sera que du bonus !

 

Chercher ses petites victoires

 

Nous avons une tendance naturelle à toujours nous focaliser sur le négatif. Chercher ses petites victoires est un outil super puissant pour combattre cette tendance naturelle. Vous pouvez utiliser un carnet où noter vos petites victoires. Utilisez ce carnet seulement pour ça, conservez le précieusement et relisez-le les jours où vous vous sentez moins en forme. C’est un booster naturel 😉 .

 

Avoir un compagnon de projet

 

Trouvez un ami qui poursuit ses propres projets et encouragez-vous mutuellement. Voyez-vous régulièrement et faites un point sur vos avancements respectifs. Savoir que l’on va devoir “rendre des comptes” à quelqu’un est souvent motivant pour avancer sur ces projets. 

 

Conclusion

 

Tout d’abord bravo si vous êtes arrivé jusque là. Mes articles sont vraiment long en ce moment ! 😉

J’espère ici vous avoir donné quelques techniques pour surpasser les blocages que l’on peut avoir lorsque l’on travaille sur plusieurs projets en même temps. Sur comment choisir le projet sur lequel on doit travailler, répartir son temps, se motiver et savoir arrêter lorsque l’on a atteint son point final personnel. 

Toutes ces petites techniques sont bien sûr toutes ajustables suivant votre manière de travailler, le temps disponible. Suivant votre vie, tout simplement. N’hésitez pas à faire le tri et à garder celles qui fonctionnent le mieux pour vous ! 

 

D’ailleurs, vous avez des techniques pour être plus productif à me partager ? J’ai hâte de les découvrir en commentaire ! 

 

Sur ces quelques mots, je vous dis à très vite pour mes prochaines aventures, mes prochaines découvertes et pour le prochain sourire en ville!